Scandaleusement vôtre...
Les chouchous de Madame



LE GROUPE DES INSEPARABLES


Ou plutôt le groupe des Incorrigibles! Le nôtre!


Mes copines étaient … terriblement turbulentes, outrageusement remuantes, voire tapageuses, toujours prêtes à faire les quatre cents coups – en général d’humeur taquine!


Et pourtant, on faisait partie des filles studieuses à l’école. Etonnant, n’est-ce pas?


N’empêche que, on eut droit au zéro collectif une fois, au cours d’une interrogation en Maths, avec Mr Mondolini.


Sur les 3 problèmes à résoudre, il suffisait d’en faire 2 et le 3è à finir, s'il nous restait assez de temps, c’était … cool!


Notre groupe ayant déjà terminé les 2 sujets, l’une d’entre nous eut la subite inspiration: « Attendez, j’ai le Livre de corrigés dans mon cartable, je vais y jeter un coup d’œil. On fera plus vite en recopiant ».


Facile à deviner notre joie à ce moment-là: Trop contentes de ne pas faire travailler notre matière grise ( pour ne pas dire notre cerveau, si jeune et déjà paresseux! Hi hi! )


Donc, nous avions toutes copié l’une sur l’autre, à la chaîne!


Devinez pourquoi tout le monde fut récompensé – de ce joli travail – par des zéros? En y repensant maintenant, j’en ris encore.


Ma très chère " chef " de bande, ô ma pauvre binoclarde aux verres si épais, te rappelles-tu de cette faute (commise en regardant le sujet suivant - te trompant ainsi de solution!)? Erreur qui fut fatale pour nous toutes!


En principe, il était impossible de tricher - en copiant sur son voisin, étant donné qu’on se trouvait assez loin l’un de l’autre, chacun assis à un bout de table, sans compter la sévère discipline et la surveillance serrée des professeurs!


Mais ce jour-là, exceptionnellement, notre professeur avait dû s’absenter, le temps d’une réunion dans la salle des professeurs …


A l'époque, pour le retour à la maison, deux directions possibles:


En cas de retour en groupe, on n'hésita pas à prendre tout droit, la rue Bá Đa Lộc, en passant devant le Lycée Võ Tánh et la maison de Mr Jehn.


L'occasion rêvée - Ah, ces lycéens!!!! - pour nous interpeller " Hé, Cô Lé Bán chè, Cô Lé pan xe " et notre groupe ignora les gars de Võ Tánh en fonçant droit devant!


Quand on finissait plus tôt les cours, au lieu de rentrer directement par le plus court chemin, on préférait traîner un peu, en faisant un détour par l'avenue Duy Tân. En été, les filles prévoyantes, portaient en dessous leur maillot de bain pour ne pas rater l'occasion d'un petit plongeon, à la plage!


LES CHOUCHOUS … ou LES JEUNES GARCONS DE MA CLASSE


A Nha Trang, le Collège Français était une des rares écoles à être mixte: Un véritable plaisir, à mon avis, pour nous tous!


Des jeunes de la classe de 6è, je me souviens surtout de Ngô Như Dũng Việt et de Hồ Thanh Chương! Pour la simple raison d’avoir été la voisine de table de Dũng Việt ( surnommé tendrement par mes chères amies: Dũng " Vịt "). Thanh Chương quant à lui, était placé derrière nous.


A chaque interrogation en classe, j’avais l’habitude de leur demander des feuilles blanches ( Quelle bonne mémoire, n’est-ce pas? )


Sur le chemin de retour de l’école, notre groupe devait passer devant la villa des Ngô Như, rue Quang Trung. L’une d’entre nous prévint alors « Attention les filles, préparez-vous à courir, je vais sonner chez Dũng maintenant! ». Et tout le groupe se dispersa à toute vitesse, avant les aboiements des chiens! Pourquoi avoir choisi sonner de préférence chez Dũng Việt et chez personne d’autre, à l’époque? Mystère et boule de gomme!


En 5è avec Mme Manzano comme professeur. Une jolie dame, aimant changer de bandeau de tête: Un jour, bandeau rouge, un autre, bandeau jaune … Une joie, rien qu’en la regardant!


Mme Manzano adorait choyer le groupe des grands de la classe. On les appela « les Grands », à cause de leur taille et de leur âge, supérieurs en tout par rapport à notre groupe de filles ( plus âgés que nous, d’un à deux ans au moins! Déjà, paru « vieux » à nos yeux! Hé hé! )


Qui étaient-ils?


Il est temps de citer leurs noms: les frères Hữu Lợi, Hữu Chí ( surnommé « Chí đen »), " Tài Bác Ái " ( ou encore « Tài Alain Delon » parce qu’il était le plus beau de la classe!, Tôn, Yên (Đức Hưng),...


A l’heure de la Récitation, Mme Manzano accorda toujours à ses chouchous la note parfaite - rien qu’en ayant su la leçon: Nul besoin, comme dans notre cas, d' " Opération Charme " auprès de Madame en changeant d'intonation, dans le but de faire de l'effet! Mission Impossible donc pour le reste de la classe!


On dirait que seuls les garçons méritaient l’attention particulière de notre professeur! Alors qu'avec les filles...: " Minh Tâm, tu marches comme un canard "!


N’oublions pas Lý Tăng que notre groupe aimait désigner sous le nom de Tăng " sư cọ", sans doute à cause de son crâne lisse comme celui d’un bonze!


Plus tard, j’ai revu plusieurs fois Trí Dũng ( après 1975 ) et rencontré à une occasion,Thành Nhân ( médecin, à ce moment-là, à l’Hôpital Chợ Rẫy ).


Plusieurs dizaines d’années déjà passées: Au cours des visites à Nha Trang, à chaque passage devant les maisons de mes amies d'enfance, ce fut pour moi un moment de nostalgie!


Que de tendres souvenirs au cours de ces années au Collège Français de Nha Trang!


Châu Trang



© cfnt, Collège Français de Nha Trang